« Connaissez-vous le bal africain ? C’est une soirée où l’on danse en riant, où tout le monde est de bonne humeur, où les bonnes vibrations se transmettent dans la joie. Le bal africain fait partie de mes meilleurs souvenirs d’enfance », confie-t-il. Richard Bona n’a jamais oublié ces moments collectifs d’euphorie partagée lors de ses vingt premières années en Afrique de l’ouest, sur la terre de ses ancêtres, à quelques centaines de kilomètre de l’équateur. Désormais installé à Miami en Floride, il y reproduit régulièrement des bals africains avec ses amis musiciens américains, brésiliens, cubains, où l’on danse toute la nuit ! « Pour le Châtelet fait son jazz, je veux partager cette fête avec un quintet européen créé pour l’occasion. Le public y découvrira un répertoire africain rarement porté en scène, celui de ces bals de villages où les pieds nus battent le sol au rythme d’une joie collective irrésistible ». « Imaginez un artiste qui ait la virtuosité de Jaco Pastorius, la fluidité vocale de Georges Benson, le sens de la mélodie et de l’harmonie de João Gilberto, le tout mélangé à la culture africaine, vous avez Richard Bona », a un jour résumé le Los Angeles Times.

Un nom et une voix qui sont l’incarnation d’une créativité sans limite, d’une énergie qui fait danser les foules, d’un accomplissement musical rare et d’une personnalité incontournable. L’artiste se souvient de l’un des concerts qui a le plus marqué sa vie : le dernier de Miles Davis à Paris, en juillet 1991, deux mois avant que le trompettiste légendaire tire sa révérence définitive : « C’était à La Villette, je jouais sur une scène du festival JVC off et je me suis retrouvé en backstage nez à nez avec Miles, que je voyais en live pour la première fois. J’étais tétanisé. Il m’a demandé « You are a musician, right? *». Je lui ai répondu que non ! J’étais incapable de parler… ». 32 ans plus tard, Richard Bona donne son bal au Théâtre du Châtelet.

Laurence Haxaire
*Vous êtes musicien, n’est-ce pas ?