Janvier au Châtelet
Les Aventures de Gavroche
Alors qu’une nouvelle production des Misérables pointe son nez pour la saison 2024-25, un autre Gavroche, gamin futé, serviable et dévoué jusqu’à l’héroïsme sera au centre de la nouvelle pièce que le Théâtre du Châtelet présente le soir du 27 janvier 1909 avec Les Aventures de Gavroche. Ecrite par Gaston Marot (1837-1916) et Victor Darlay (1863-1930), la pièce répond aux nécessités du genre qui triomphe habituellement sur la vaste scène du Théâtre. Les deux auteurs qui sont des habitués du Châtelet, La Queue du chat et Kléber pour Marot, L’Oncle d’Amérique, Polichinelle, Tom Pitt, Les 400 Coups du diable, Pif-Paf-Pouf, La Petite Caporale, L’Homme à deux têtes, Arsène Lupin, Le Roi de l’or, Le Diable à quatre, Les Exploits d’une petite française et Dick, roi des chiens policiers pour Darlay, offriront au comédien Hamilton qui assume avec légèreté le lourd personnage de Gavroche des tableaux saisissants comme les attractions de la débâcle des glaces dans la Baie d’Hudson, l’enlèvement en aéroplane et enfin l’explosion du paquebot Amazone en pleine mer !
Le Beau Voyage d’un enfant de Paris
L’année 1944 va être l’année de la Libération. En attendant la délivrance, les théâtres vivent comme ils peuvent et donnent des spectacles variés. Le Théâtre du Châtelet, fidèle à son genre, monte Le Beau Voyage d’un enfant de Paris d’Ernest Morel le 15 janvier 1944. Quatrième et dernière nouvelle production de ces années de guerre, Maurice Lehmann, avec les moyens dont il dispose, réussit à faire faire aux spectateurs un très beau voyage en compagnie d’une troupe excellente : Perchik et Kérien ont de la verve, Pierre Morin un traître comme on les aimait au boulevard du Crime, Robert Favart et Madeleine Vernon en délicieux couple, enfin Jane Montange en mère désespérée. L’action se passe successivement à Paris, au Brésil, au Mexique, en Polynésie et en Australie… Qu’importe parfois si les ficelles sont un peu grosses mais le clou de la représentation est le heurt de deux navires dans le brouillard qui rappelle les plus belles réalisations scéniques du Châtelet !
Hommage à Diaghilev
Il y a 40 ans, le 14 janvier 1982, Rudolf Noureev recrée le génie inventif de Diaghilev en lui rendant un hommage avec le Ballet Théâtre Français de Nancy et la participation d’une pluie d’étoiles internationales (Khalfouni, Evdokimova, Desutter, Pongor). Tous les soirs il danse successivement Le Spectre de la Rose mais surtout deux œuvres créées au Châtelet en 1912 et 1911, L’Après-midi d’un faune (photo avec Ildikó Pongor) et Petrouchka en fin de programme. À cette occasion, tous les ballets sont remontés avec de nouveaux décors d’après les maquettes d’origine. Pour ces 19 représentations exceptionnelles, le rideau se lève sur une légende, qui est aussi un merveilleux conte russe et une page prestigieuse de l’histoire de l’art de notre temps et du Théâtre du Châtelet.
