Invité par le Théâtre national coréen de Séoul, le metteur en scène singapourien Ong Keng Sen lui a proposé d’adapter Les Troyennes en un opéra contemporain basé sur le pansori (récits musicaux traditionnels coréens).
À travers la tragédie grecque d’Euripide, son spectacle Les Troyennes établit un parallèle entre le traumatisme des femmes troyennes et les souffrances qu’ont pu connaître les femmes coréennes jusqu’à nos jours.
Ong Keng Sen a utilisé ici le changgeuk, un genre théâtral dérivé du pansori. Ce spectacle est d’ailleurs interprété par la National Changgeuk Company of Korea. Pour Les Troyennes, la composition du pansori a été confiée à une légende vivante : Ahn Sook-sun, la plus célèbre chanteuse de ce genre musical en Corée. Mais la guerre et ses violences étant un thème intemporel, Ong Keng Sen a souhaité introduire un versant contemporain dans son spectacle.
J’ai eu la chance d’être présenté au compositeur Jung Jae-il. Je voulais aborder de manière inhabituelle le rôle ambigu d’Hélène de Troie, et je souhaitais aussi comprendre pourquoi le pansori coexiste avec la musique contemporaine dans le changgeuk. J’ai décidé de présenter Hélène comme un être intermédiaire entre le masculin et le féminin. Et j’ai choisi un chanteur de pansori pour ce rôle. Je voulais aussi introduire de la K-pop (pop coréenne) dans Les Troyennes parce que le spectacle comporte des éléments couvrant plusieurs siècles, de la guerre de Troie à nos jours.
Ong Keng Sen l’a associée aux chœurs, qui commentent habituellement les événements des tragédies grecques.
Spectacle présenté par le Théâtre National de Corée et la Compagnie Nationale Changgeuk de Corée