Olivier Py
Auteur, Comédien, Metteur en scène
Biographie
Auteur, metteur en scène et acteur, Olivier Py est né en 1965. Après une khâgne au lycée Fénelon et des études à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Techniques du Théâtre (Ensatt), il entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en 1987, tout en faisant des études de théologie.
Olivier Py fonde sa compagnie et assure lui-même la mise en scène de ses textes, entre autres La Servante, histoire sans fin, cycle d’une durée de vingt-quatre heures qui crée l’événement au Festival d’Avignon en 1995, ou encore Le Visage d’Orphée, créé à Orléans puis présenté dans la Cour d’honneur du Palais des Papes en 1997. Olivier Py met également en scène des textes d’autres auteurs, notamment Jean-Luc Lagarce.
Nommé en 1997 à la direction du Centre Dramatique National d’Orléans, il y crée Requiem pour Srebrenica, L’Eau de la vie, L’Apocalypse joyeuse, Épître aux jeunes acteurs… D’autres metteurs en scène montent ses pièces tels Michel Raskine (Théâtres), Stéphane Braunschweig (L’Exaltation du labyrinthe), Robert Sandoz (La Servante). Olivier Py monte en 2003 Le Soulier de satin de Claudel. Il écrit et dirige en 2005 une trilogie, Les Vainqueurs. La même année, il met en scène A Cry from Heaven de Vincent Woods à Dublin. En 2006, à l’invitation de Jean-Michel Ribes, il présente au Théâtre du Rond-Point « La Grande Parade de Py », six spectacles dont il est l’auteur et le metteur en scène, cinq reprises et une nouvelle création : Illusions comiques, jouée également dans toute la France. En 2006, à l’occasion de la clôture du 60e Festival d’Avignon, Olivier Py met en scène dans la Cour d’honneur un hommage à Jean Vilar, L’Énigme Vilar.
Nommé en mars 2007 à la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, il y crée L’Orestie d’Eschyle en 2008, L’Eau de la vie, La Jeune Fille, le Diable et le Moulin ainsi que La Vraie fiancée. De 2009 à 2012, il traduit, adapte et met en scène une trilogie d’Eschyle (Les Sept contre Thèbes, Les Suppliantes, Les Perses), “théâtre d’intervention” joué hors les murs et destiné au non-public. En 2009, il reprend à l’Odéon Le Soulier de satin et crée Les Enfants de Saturne aux Ateliers Berthier. En 2011, il crée Adagio (Mitterrand, le secret et la mort), met en scène Roméo et Juliette qui tourne ensuite en France et à l’étranger, et crée, en allemand, Die Sonne, commande de la Volksbühne à Berlin. En 2012, il termine son intégrale des textes d’Eschyle avec Prométhée enchaîné. Il met en scène l’année suivante à Athènes, à la demande du Théâtre National de Grèce, Vitrioli de Yannis Mavritsakis.
Olivier Py se voit confier la direction du Festival d’Avignon en septembre 2013. Pour la 68e édition, il crée Orlando ou l’Impatience, une comédie dont il est l’auteur et le metteur en scène, qui sera reprise en tournée en Europe. En 2015, il crée Le Roi Lear dans la Cour d’honneur et présente Hacia la alegría dans le cadre de Villes en Scène / Cities on Stage. En 2017, il adapte à la scène son roman Les Parisiens. Hamlet à l’impératif est un spectacle gratuit, joué dans les jardins publics de la ville en 2021. Sa dernière création en 2022, Ma jeunesse exaltée, est reprise en 2023 aux Amandiers de Nanterre. Durant ses années avignonnaises, il anime un atelier au Centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet et crée avec les détenus six spectacles, principalement d’après Shakespeare.
C’est également au Festival d’Avignon, en 1996, qu’il interprète pour la première fois son personnage de Miss Knife, dont le tour de chant a été présenté à Paris, Lyon, New York, Bruxelles, Madrid, Athènes… et qui a fait l’objet de deux disques édités par Actes Sud. En 2012, Miss Knife repart sur les routes de France et du monde avec un nouveau spectacle.
En tant qu’acteur, Olivier Py a joué dans des mises en scène de Jean-Luc Lagarce et Pascal Rambert ainsi que dans une quinzaine de films de Jacques Maillot, Cédric Klapisch, Michel Deville, Laurent Bénégui, Peter Chelsom, Martin Provost ou Noémie Lvovsky. Il est également réalisateur de films : Les Yeux fermés en 1999 pour Arte et Méditerranées en 2011 pour Canal +. Le Molière imaginaire sortira sur les écrans en février 2024.
À l’automne 2023, Olivier Py présente sa 49e mise en scène d’opéra avec Boris Godounov de Moussorgski au Capitol de Toulouse. Sa carrière est internationale, il dirige des productions dans les plus grands opéras d’Europe et ses tournées l’emmènent à San Francisco, Helsinki, Tel Aviv, Lausanne… et partout en France. Citons Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Tristan und Isolde et Tannhäuser de Wagner, La Trilogie du diable et Lulu de Berg au Grand Théâtre de Genève, The Rake’s Progress de Stravinsky, Mathis der Maler de Hindemith, Alceste de Gluck et Aïda de Verdi à l’Opéra de Paris, Il trovatore de Verdi à l’Opéra de Munich, Hamlet d’Ambroise Thomas et Der fliegende Holländer de Wagner au Theater an der Wien, Le Prophète de Meyerbeer et Les Vêpres siciliennes de Verdi au Deutsche Oper Berlin, Les Huguenots de Meyerbeer et Henry VIII de Saint-Saëns à La Monnaie de Bruxelles ainsi que Le Dialogue de carmélites de Poulenc au Théâtre des Champs-Elysées.
En février 2023, il est nommé à la direction du Théâtre du Châtelet à Paris, un théâtre cher à son cœur, avec “un projet musical, international, pluridisciplinaire et populaire.”
Auteur, Olivier Py écrit des comédies, poèmes épiques, tragédies, pièces pour enfants, essais. Il a publié également cinq romans et est édité principalement chez Actes Sud.
Artiste et citoyen, Olivier Py prend position et s’engage dans de nombreux combats politiques ou sociétaux : la guerre en ex-Yougoslavie, les sans-papiers ou encore les exactions russes en Tchétchénie. Il dénonce « l’intolérable intolérance sexuelle de l’Église » ou le projet de loi Sarkozy sur l’immigration. Il soutient dans leurs combats des personnalités comme José Bové, Jovan Divjak, Mahmoud Darwich, Denis Robert ou Florence Hartmann, et offre une tribune aux Roms, au syndicat de la prostitution, aux altermondialistes, à la résistance syrienne.
Quel que soit le lieu, quelle que soit l’estrade, il s’exprime régulièrement pour une plus grande justice sociale autant qu’un sens retrouvé de l’hospitalité. Il s’élève contre la montée des extrémismes et des lois liberticides, et combat les conditions de détention pénitentiaire. Il défend sans relâche l’égalité des droits LGBT.
À travers ses engagements et sa vie d’artiste, Olivier Py œuvre pour la démocratisation de la culture.
Olivier Py est le directeur du Théâtre du Châtelet