Benjamin Bagby
direction musicale
Biography
Chanteur, harpiste, musicologue et chercheur, Benjamin Bagby est depuis trois décennies un acteur majeur de l’interprétation des répertoires musicaux du Moyen-Âge. Formé aux États-Unis, à l’Oberlin Conservatory et à l’Oberlin College, puis en Suisse, à la Schola Cantorum Basiliensis, il fonde en 1977, avec feue Barbara Thornton, l’ensemble Sequentia. L’ensemble sera basé à Cologne jusqu’en 2002, date à laquelle Benjamin Bagby s’installe à Paris.
Depuis, Benjamin Bagby a conçu plus de 70 programmes de musique et de théâtre musical aux thématiques originales et novatrices, dont l’ensemble s’est fait l’ambassadeur dans toute l’Europe, en Amérique du Nord et du Sud, au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, au Japon, en Corée et en Australie.
En 1981 sortit le premier d’une longue série de remarquables enregistrements couvrant de très nombreux aspects des pratiques musicales médiévales. Plusieurs productions, dont l’intégrale de l’œuvre de Hildegard von Bingen (9 CD), ont été distinguées par de prestigieux prix internationaux. Conçus par Benjamin Bagby et Barbara Thornton, tous ces programmes s’accompagnent de livrets parfaitement documentés, rédigés d’une plume érudite par les deux artistes. Appréciés pour la clarté de leur propos, ces excellents livrets témoignent de l’extrême attention portée aux détails, aux sources et à la préparation des textes anciens avec le concours des éminents linguistes Peter Dronke, Pierre Bec, Heimir Pálsson et Ulrich Mueller. Les projets de Sequentia ont en outre bénéficié de la collaboration de musicologues de renom, tels Leo Treitler, Edward Roesner, Harmut Möller, Barbara Stühlmeyer et Richard Crocker.
Les plus récents enregistrements de Sequentia sont le fruit de recherches personnelles de Benjamin Bagby. Edda : Mythes de l’Islande médiévale ; La malédiction de l’Or du Rhin ; Chants perdus d’un harpeur rhénan et Fragments pour la fin du Temps reflètent sont intérêt pour la poésie orale et l’usage de la musique traditionnelle dans la reconstruction de vocabulaires modaux anciens. Toutes ces réalisations sont regroupées sous la bannière « The Lost Songs Project » [ou simplement « Chants perdus »].
Benjamin Bagby dirige également l’ensemble vocal masculin de Sequentia dont l’activité, initiée au milieu des années 1980, se concentre sur l’interprétation de la polyphonie et de la psalmodie liturgiques médiévales. En 2003/2004, cet ensemble a réalisé un grand projet intitulé Chant Wars / Guerre des chantres, en collaboration avec l’ensemble parisien Dialogos (dir. Katarina Livljanic). Ce programme a fait l’objet d’un CD, sorti en 2005 chez Sony-BMG, sous le label DHM. Un nouvel ensemble vocal masculin, formé à Paris en 2009, a de nombreuses tournées à son actif.
Parallèlement au travail de recherche et de réalisation lié à Sequentia, Benjamin Bagby s’intéresse à l’ancienne poésie orale anglo-saxonne et germanique. Seul en scène, il donne chaque année plusieurs représentations du grand poème épique anglo-saxon Beowulf. Cette interprétation, très applaudie, a déjà fait le tour du monde. Une captation de ce spectacle, filmée en Suède, est sortie en DVD en 2007. (www.BagbyBeowulf.com)
Auteur de plus de 70 notes de programmes pour des festivals et des séries de concerts, auteur (ou coauteur avec Barbara Thornton) de plus de 30 livrets d’accompagnement de CD, Benjamin Bagby est aussi connu pour ses écrits sur l’interprétation et les pratiques d’exécution du répertoire médiéval. Ses articles ont paru dans les revues Early Music et Early Music America, dans Performer’s Guide to Medieval Music (IU Press) sous la direction de Ross Duffin, dans le Basler Jahrbuch für historische Musikpraxis, et dans le recueil d’essais intitulé Performing Medieval Narrative (voir : écrits sur la musique médiévale).
Il a été invité à diriger de nombreux cours et ateliers dans divers établissements d’enseignement supérieur
– en Europe :
Schola Cantorum Basiliensis, Autunno Musicale (Côme, Italie), Modus Centrum (Oslo, Suède), Université de Limerick (Irlande), Studio Alte Musik (Berlin), Fondation Royaumont (Paris), Folkwang Universität der Künste (Essen, Allemagne) et Festival de Stary Sacz (Pologne)
– et aux États-Unis :
Harvard University, Amherst Early Music (Tufts University), Boston University, Wellesley College, University of Texas (Austin), Northwestern University, New England Conservatory of Music (Boston), Sarah Lawrence College (NY), St. John’s College (Santa Fe), Duke University, Stanford University.
Conférencier invité du département d’études médiévales de l’université de New York, du département Arts et Humanités de l’université d’Indiana, de l’université du Michigan (avec le metteur en scène Ping Chong), il a également passé un semestre à la Case Western Reserve University (Cleveland), et enseigné en qualité de professeur invité à l’Illinois Wesleyan University (Bloomington, IL). Bénéficiaire d’une bourse de recherches du Centre pour l’étude des religions du monde (Center for the Study of World Religions) à l’occasion du 40ème anniversaire de sa création et dans le cadre de l’Initiative pour la religion et les arts, organisée conjointement par le Centre et le département de musique de l’Université de Harvard, il a passé six semaines en résidence dans cet établissement pour y développer le programme « Guerre des chantres », en collaboration avec Katarina Livljanic. Il a enseigné à l’université d’Oregon et, avec Katarina Livljanic, au Wellesley College. En 2011, tous deux étaient professeurs invités à l’université de Harvard. La même année, Early Music America remettait à Benjamin Bagby le Prix Howard Mayer Brown pour l’ensemble de sa carrière. (Pour l’intitulé détaillé des activités universitaires de Benjamin Bagby, se rapporter à la version anglaise).
Entre 2005 et 2018, Benjamin Bagby a enseigné dans le cadre du Master d’interprétation de la musique médiévale à la Sorbonne. Depuis 2018 il enseigne la pratique d’interprétation de la musique médiévale à la Folkwang Universität à Essen en Allemagne.