Avril au Châtelet
La Belle au bois dormant
C’est l’incendie de la Salle Le Peletier, ancienne salle de l’Opéra de Paris, le 28 octobre 1873, qui va décider de l’entrée de l’art lyrique au Théâtre du Châtelet. Son directeur, Hippolyte Hostein, comprit alors quel parti il pouvait tirer de cette admirable scène tout en profitant de la situation. Un premier choix s’organise autour d’une reprise de Fernand Cortez de Spontini mais le projet est abandonné et Hostein commande à Henry Litolff un nouvel opéra.
Ce sera La Belle au bois dormant, opéra-féerie en 4 actes sur un livret de William Busnach et Clairville. Pianiste virtuose acclamé dans toute l’Europe (Liszt lui dédiera son premier concerto en 1855), Litolff écrit en 6 semaines son œuvre et la première a lieu le 4 avril 1874.
Si le public est bien au rendez-vous, 62 représentations consécutives pour cette première création lyrique au Châtelet, la presse est plus mitigée envers le compositeur, pourtant bien célèbre en son temps, et malgré une distribution féminine très remarquée : « Paola Marié (la sœur de Célestine, future créatrice de Carmen) et Mélanie Reboux remplissent leurs maillots et leurs rôles avec une désinvolture et un chic ! ».
Le Concours
C’est le 17 avril 1985 que Maurice Béjart créé au Théâtre du Châtelet Le Concours avec le Ballet du XXe siècle. Cette seconde création sur les trois réalisées sur notre scène par le grand chorégraphe français est en fait une manière de parler de la danse, de traiter les problèmes qui se rattachent à la vie des danseurs, à leurs rapports professionnels et affectifs, mais également à certaines questions d’esthétiques, comme les traditionnelles oppositions entre langage classique et langage contemporain.
Jorge Donn (photo) endosse le rôle de L’Inspecteur aux côtés des grandes étoiles de la compagnie : Shonach Mirk, Michel Gascard, Patrice Touron, Grazia Galante et Colleen Neary en artiste invitée.