Juin au Châtelet
Féodor Chaliapine
C’est le 7 juin 1933 qu’une prestigieuse saison d’opéras et de ballets russes s’ouvre au Théâtre du Châtelet. 25 représentations seront données par le Grand Opéra Russe, compagnie créée par la cantatrice Maria Kousnezoff en 1925 et composée d’anciens pensionnaires des théâtres impériaux de Russie. Son directeur Michel Kachouk articule ce festival autour de Féodor Chaliapine qui alterne, à 60 ans, le rôle-titre de Boris Godounov de Moussorgski avec les deux emplois de basse du Prince Igor de Borodine (Galitski et Kontchak) sous la direction du jeune Anatole Fistoulari, 25 ans. Deux autres ouvrages sont également présentés en alternance, La Fiancée du Tsar de Rimski-Korsakov et La Dame de Pique de Tchaïkovski avec Joseph Rogatchewsky en Hermann. Les quatre opéras bénéficient de la participation, pour les intermèdes dansés, des Ballets Russes de Monte-Carlo (compagnie fondée en 1932 et héritière des Ballets Russes de Diaghilev) qui de son côté vont présenter au public parisien les dernières créations de Léonide Massine (Les Présages, Scuola di Ballo, Jeux d’enfants, Beach) et deux raretés de George Balanchine (La Concurrence et Cotillon).
The Quaker Girl
C’est le 19 juin 1911 que le Théâtre du Châtelet présente la toute première comédie musicale de son histoire : The Quaker Girl, une œuvre composée par Lionel Monckton (1861-1924). Des décors luxueux, le premier acte se passe dans la campagne anglaise, les deux autres se situent à Paris, dans le salon d’un grand couturier donnant l’occasion d’un beau défilé de mannequins, puis au Pré Catelan, l’endroit à la mode à cette heureuse époque. Pour l’occasion, Gabriel Astruc fait venir à Paris les 150 artistes de l’Adelphi Theatre de Londres pour 10 représentations données dans le cadre de la Grande Saison de Paris et à l’occasion des Fêtes du Couronnement de S. M. le Roi d’Angleterre, George V !
