10 Mai 2024
La musique de leur enfance...
Par les artistes du Châtelet fait son Jazz
Quels disques ont bercé l'enfance de tous ces artistes de Jazz ? Et lequel emmener sur une île déserte ?
Jésus Aured, accordéoniste
Mon premier artiste, c’est mon père qui chantait la Jota aragonaise à la maison ! Et Manolo Escobar, chanteur espagnol qu’écoutaient souvent mes parents. Il y a deux morceaux qui m’ont marqué dans mon enfance et que j’ai joués : le Casatchok, musique russe chantée par Rika Zaraï, et In the Mood de Glenn Miller. Plus tard, il y a aussi eu Josseline de l’accordéoniste Gus Viseur. Et Elvis Presley, que j’ai découvert en mondovision en 1973 avec Aloha from Hawaii !
Pierre-Yves Plat, pianiste
Beaucoup de piano lorsque j’étais petit avec d’un côté les Impromptus de Schubert et Le Clavier bien tempéré de Bach interprétés les week-ends par mon père. Et dans un tout autre registre, des cassettes de ragtime que l’on écoutait dans la voiture lors des trajets pour partir en vacances. Deux univers – classique et jazz traditionnel – qui m’influencent énormément dans ma musique aujourd’hui. »
Aurore Voilqué, violoniste
Grâce à Ne me quitte pas de Jacques Brel, je réalisais vers 8 ans à quel point l’écriture pouvait à merveille relater les sentiments et les pensées.
David Enhco, trompettiste,
The Amazing Keystone Big Band
J’ai deux souvenirs de mes premières émotions avec la musique. Le premier c’est quand je me cachais sous le piano avec mon petit frère quand mon père, Jean-Étienne Cohen-Séat, nous jouait le début de l’Appassionata de Beethoven en nous racontant une histoire qui allait avec la musique et qu’il inventait au fur et à mesure. Nous devions avoir 2 et 4 ans ! Le deuxième, plutôt quand nous avions 4 et 6 ans, ce sont les concerts de Didier Lockwood (mon beau-père) auxquels ma mère (Caroline Casadesus) nous emmenait. Elle venait de le rencontrer. On courait partout dans les loges, dans les jambes des musiciens et des équipes techniques pendant les répétitions puis on s’endormait généralement après le deuxième morceau pendant le concert ! C’était génial !
Laurent de Wilde, pianiste, compositeur
La musique de mon enfance ? Brassens, qu’on chantait à tue-tête dans la voiture, Joe Dassin, dont Les Champs-Élysées furent ma première transcription à l’oreille, et la Blues March d’Art Blakey et ses Jazz Messengers qui servait d’indicatif à Pour ceux qui aiment le jazz de Ténot et Filipacchi.
Thomas Dutronc, chanteur, guitariste
J’ai vraiment commencé à écouter de la musique vers l’âge de 12 ans. Gainsbourg m’avait offert une super belle chaîne hi-fi avec à la fois lecteur CD et platine vinyle traditionnelle, ce qui me permettait d’écouter en CD les grands tubes du moment de Tina Turner, Matt Bianco, Bowie ou Madonna et d’aller chiper dans la discothèque de mes parents les 33 tours des pionniers du rock’n’roll ! J’ai découvert comme ça Elvis Presley mais aussi Gene Vincent, Eddie Cochran, The Shadows, Chuck Berry, Fats Domino et même Jimi Hendrix.
Molly Johnson, chanteuse
L’une de mes premières bandes- son, c’est le groupe Sly and the Family Stone. Mais j’écoutais aussi beaucoup de musique classique, et de la soul américaine, de la musique de protestation…
S’IL NE RESTAIT QU’UN ALBUM DE JAZZ, CE SERAIT…
Birth of the Cool de Miles Davis
Molly Johnson : « C’est le premier album que mon papa m’a acheté ! »
Bitches Brew de Miles Davis
Laurent de Wilde : « J’aime l’énergie, l’espace, le chaos positif qui se dégagent de cet album. J’aime aussi la façon dont il a été produit, non pas comme une session en live, mais comme un montage qui en donne l’impression : de ne pas le savoir ne change rien, mais quand on le sait, ça lui donne une épaisseur supplémentaire. »
Kind of Blue de Miles Davis
Jésus Aured : « Pour la générosité de Miles Davis et la place libre d’expression qu’il laisse à chaque musicien. »
Louis and the Good Book de Louis Armstrong
Pierre-Yves Plat : « Du gospel, du jazz et surtout beaucoup de joie. Très simple, très efficace, du swing… que demander de plus ! »
Piano solo de Thelonious Monk
Thomas Dutronc : « Au-delà de ma fascination pour Django Reinhardt, je me souviens notamment de mon émotion en découvrant Thelonious Monk jouer Smoke Get in Your Eyes que je connaissais par les Platters et Gainsbourg. »
Still Live ou Tribute de Keith Jarrett
David Enhco : « J’adore le lyrisme, l’énergie, la créativité de Keith Jarrett… J’adore tout de lui à vrai dire ! »
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE…
Thomas Dutronc Frenchy
« Un disque de reprises des standards français des années quarante à nos jours, nourri de rencontres avec des stars internationales. »
Jésus Aured Gau izartsua (Nuit étoilée)
« Pièces improvisées, voyage de l’être. Tel un peintre, un poète, Jésus Aured reproduit à l’accordéon ses visions sonores. »
Aurore Voilqué 45
« J’aimerais mettre en avant mon nouvel album qui n’est pas encore sorti 45. Un disque de chansons originales en français écrites pour moi par Boris Bergman et Sébastien Giniaux où je raconte ma vie de femme de 45 ans… date de sortie le 11 octobre 2024 ! »
Molly Johnson Meaning to tell ya
« Un album très personnel à l’image de Molly Johnson : libre et engagé. Des reprises mais aussi des titres originaux pour découvrir une grande voix du jazz. »
Pierre-Yves Plat Qui c’est celui-là
« Les comptines de notre enfance revisitées en jazz, blues, bossa avec quelques surprises… Dansons la capucine deviendrait presque un standard de funk tandis que J’aime la galette, un blues déchainé dérivant vers le stride… Bref, Un album pour les petits comme pour les grands. »
Laurent de Wilde Life is a movie
« Un album où la parole circule en toute liberté, sorte de bande-son du film de nos vies dont les lendemains restent à écrire. »
The Amazing Keystone Big Band Pierre et le loup… et le jazz
« Notre tout premier disque, qui a permis de faire découvrir le jazz et la musique improvisée à des centaines de milliers d’enfants et d’adultes depuis 15 ans ! »
David Enhco Family Tree
« Une sorte de jazz orchestral qui crée des liens entre la musique improvisée, la musique classique, la culture du jazz et la pop. »