Avant-dernière création de Francis Lopez pour le Théâtre du Châtelet, cette opérette western voit le jour, non sans mal, le 23 février 1974. Initialement prévue pour le Théâtre Mogador, un changement de direction oblige le compositeur à présenter finalement son ouvrage au Châtelet.

Lopez soigne sa distribution et engage pour le premier rôle féminin (Anne d’Autriche, Reine de France) la soprano Ariel Daunizeau, membre de la troupe de l’Opéra de Paris. Mais à une semaine de la première, la cantatrice tombe gravement malade et doit renoncer à cette nouvelle œuvre. Il va faire appel en pleine nuit à Maria Candido, de son vrai nom Simone Marius, qui avait créé pour lui À la Jamaïque en 1953 et l’artiste vient signer son contrat à 2h du matin dans son bureau au Châtelet. Issue de l’opéra, elle chante Marguerite à l’âge de 20 ans, Maria Candido enflamme la salle tous les soirs, elle qui avait mis sa carrière entre parenthèse, en donnant des cours de conduite dans l’auto-école de son mari ! D’Artagnan sera joué par le ténor Mario Brunini, découvert lors de Gipsy, artiste dont la fougue extraordinaire déchainera l’enthousiasme du public, malgré une maladie cardiaque qui l’emportera au lendemain de la dernière représentation à 45 ans. Nicky Nancel interprète la redoutable Milady de Winter.

Deux cents personnes sur scène, quarante musiciens dans la fosse, vingt cavaliers et leurs chevaux, des duels, des batailles, des cascades, la pièce est un triomphe et restera à l’affiche deux saisons, totalisant 265 représentations.

Extrait de l’opérette : Le Chant des mousquetaires